
Il arrive qu’un pan de notre enfance ressurgisse en écoutant une musique ou en traversant un paysage… Que nous apprennent ces épisodes ? Évoquent-ils la permanence du moi ou témoignent-ils d’un autre que nous ne sommes plus ?
Dossier
© François Ravard
Nos jeunes années imbibent notre mémoire et fondent notre identité. La psychanalyse, puis le développement personnel, ont fait émerger le concept d’« enfant intérieur », devenu central dans la psychologie contemporaine. Les neurosciences révèlent que nous gardons bien plus de souvenirs précoces que nous le pensions. Ce dossier interroge aussi la nostalgie culturelle actuelle : pourquoi tant de chansons, séries, objets nous replongent-ils aujourd’hui dans l’innocence passée ? Il met en lumière une tension typiquement moderne : célébrer l’âme d’enfant tout en stigmatisant l’immaturité adulte. Un voyage sensible et stimulant au cœur de ce lien intime, profond et parfois troublant, entre l’adulte que nous sommes et l’enfant que nous avons été.
© François Ravard
Il arrive qu’un pan de notre enfance ressurgisse en écoutant une musique ou en traversant un paysage… Que nous apprennent ces épisodes ? Évoquent-ils la permanence du moi ou témoignent-ils d’un autre que nous ne sommes plus ?
Inventé par le psychanalyste Carl Gustav Jung au milieu du 20e siècle, cette idée est devenue un paradigme du développement personnel.
Les souvenirs de notre vie sont contenus dans la mémoire autobiographique. Les neurosciences se passionnent depuis une vingtaine d’années pour cette machinerie, centrale dans la constitution de notre identité individuelle et collective.
La réminiscence est un processus involontaire qui fait remonter à la surface de lointains souvenirs, souvent chargés en affects. Cette expérience involontaire reste rare et souvent incomplète. Témoignages.
Nous changeons tellement en vieillissant que le concept même d’« identité » vacille. Certains philosophes pensent que quelque chose perdure tout au fil de notre vie. D’autres considèrent que nous devenons littéralement une autre personne.
Devenir parent amène, bien souvent, à relire notre propre enfance et à réévaluer – en bien ou en mal – l’attitude de ceux qui nous ont élevés. Avec toujours, en arrière-plan, une insondable énigme : qu’est-ce qu’être un bon parent ?
Rien ne ramène tant en enfance qu’un vieux tube ou un film de notre jeunesse. La culture contemporaine l’a bien compris, qui remet de plus en plus au goût du jour les œuvres du passé. Avec quelles conséquences économiques, sociales et politiques ?